samedi 25 février 2012

Le corps d’une fée

Je n’avais jamais oublié les doigts de cette fée qui m’avaient transporté au-delà de l’extase, un jour que je m’étais aventuré dans ce salon de massage pourtant tout à fait conventionnel. Il m’arrivait souvent d’y repenser et, chaque fois, je sentais gonfler cette partie de moi qu’elle avait su si bien apprivoiser. C’était comme si elle me massait encore, avec cette même sensualité électrique.

Repassant une nouvelle fois devant ce salon – était-ce un hasard ? – je ne pus résister à l’appel. Je savais que j’avais peu de chance de retrouver la même masseuse dont je n’avais d’ailleurs pas pu voir le visage ni quoi que ce soit d’autre. Je ne connaissais que ses doigts, alors qu’elle connaissait tout de moi. Sans trop d’espoir, j’entrai à nouveau dedans la chambre de massage et me couchai sur la table, en veillant à recouvrir mes fesses de la serviette qu’on m’avait donnée à cet effet. L’ambiance était douce. Lumière tamisée. Senteurs d’Orient. Musique relaxante.

Quelqu’un entra dans la pièce, sans bruit. Je m’attendais à sentir des mains parcourir mon corps, mais ce ne furent que des doigts qui déambulaient assez rapidement et légèrement, des pieds à la tête, de celle-ci au bout de mes bras. Cela dura quelques minutes. Je ne savais pas si ces pas de doigts me détendaient ou au contraire m’attisaient. En tout cas, tous mes sens étaient mis en éveil par ce traitement étonnant. J’entendis alors un murmure. Sa bouche était juste à côté de mon oreille. C’est à peine si je compris ce qu’elle me susurrait : « Levez-vous ! À votre tour ! ». Lorsqu’elle me répéta ces mots, je décidai de me lever. J’eus à peine le temps de me mettre debout et de me retourner pour la voir qu’elle était déjà couchée sur la table.

Je découvris un corps de rêve, nu, disponible, mais sans visage. Sa peau était ambrée. Ses épaules délicates descendaient vers un creux des reins ciselé de manière parfaite. La courbe repartait alors pour découvrir deux monts jumeaux d’une rondeur irréprochable, séparés par un sillon harmonieux. Au pied des monts, deux jambes inouïes, dont le galbe impeccable invitait à la caresse.

Ne sachant que trop faire, je ne résistai pas à cette invitation. Je laissai couler quelques gouttes d’huile sur ces jambes que je commençai à masser. Je n’ai aucune science à cet égard, mais ayant pu plus d’une fois bénéficier de tels traitements, je me sentais à même de rendre la pareille.

Mes doigts parcoururent donc – avec fermeté et sensualité – ce corps de rêve. Je commençai par les jambes pour remonter vers les épaules et redescendre de celles-ci vers la courbure des reins. Mes passages sur ses fesses n’étaient au début que furtifs, mais la chair y semblait si accueillante que je commençai petit à petit à m’y attarder, sans vraiment m’en rendre compte.

À force de caresser ces hauteurs envoûtantes, le sillon qui les sépare s’élargissait singulièrement pour laisser apparaître un délicat cratère qui semblait recouvrir un volcan, ainsi qu’un sillon plus court mais plus profond qui luisait ardemment. Je n’avais plus trop le contrôle de mes doigts qui étaient de plus en plus attirés par ces deux orifices. D’ailleurs, plus ils s’y aventuraient, plus le corps entier que je massais semblait frémir d’aise.

De mon côté, étant nu moi-même, je ne pus m’empêcher de constater que ma hampe était désormais fièrement dressée. Je n’y accordai que peu d’importance. L’accueil que recevaient mes doigts dans leur découverte intime était tel que toute ma concentration s’y délectait. J’explorais des grottes désormais pleinement ouvertes. L’huile de massage se mélangeait à des fluides bien plus magiques. Surtout, je sentais combien à chaque petit mouvement aussi localisé que précis, le corps entier semblait s’embraser. Alors que mes doigts s’insinuaient encore un peu plus loin pour croiser ces deux univers en feu, ce corps mystérieux fut pris d’une véritable transe, accompagné d’un feulement étrange. Je ne savais plus que faire. Je le sus moins encore quand le calme revint me permettant de contempler à nouveau toutes ces courbes exquises.

Elle semblait maintenant dormir. La musique s’était arrêtée. Je me rappelai alors qu’on reste toujours seul une fois que le massage est fini, pour redescendre sur terre à son propre rythme. Je caressai une dernière fois la courbe de ses reins et ses épaules. J’allai me rhabiller et quittai ce lieu mystérieux sans parler à personne. Ma propre excitation avait disparu d’un point de vue physique, sans avoir pu exploser, mais mentalement j’étais maintenant en tension extrême. Et c’était délicieux.

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